Actualités

Le séminaire Babil-Babel fête ses 4 ans ! L'occasion de dire merci à toutes les personnes qui ont apporté leurs précieuses contributions à ce travail collectif. Et également de partager les très nombreuses ressources créées : interventions filmées, articles et publication...

Découvrez la lettre spéciale du séminaire Babil-Babel et l'éditorial de Dominique Rateau en cliquant ici.

Journée nationale 2020 - Carole Chaix
Journée nationale Babil-Babel IV : Lire, traduire, interpréter, 02 octobre 2020 | © Carole Chaix

 

Des ressources en ligne

Depuis 4 ans, le séminaire Babil-Babel s'est développé en Île-de-France (à Paris, à Choisy-le-Roi et aux Chapelles-Bourbon), en Occitanie (à Toulouse), dans les Pays de la Loire (à Angers), en Nouvelle-Aquitaine (à Pau et à Hasparren) et dans le Grand Est (à Nancy). De nombreuses ressources sont disponibles en ligne :

Babil-Babel (IV) : Lire, traduire, interpréter – 2 octobre 2020 | Paris
À découvrir, le reportage dessiné réalisé par Carole Chaix ici.
La captation vidéo est également disponible ici.

Babil-Babel en Île-de-France (II) : Chanter et lire avec petits et grands, en tous lieux et en toutes langues – 5 novembre 2020 | Choisy-le-Roi
Découvrez ici l'intervention filmée de Cristina Correro et une contribution écrite proposée par Marie-France Painset.

Babil-Babel (III) : Langages et langues des tout-petits… et de leurs livres – 20 septembre 2019 | Paris
La captation vidéo de de la journée est disponible ici.

Babil-Babel en Occitanie : La musicalité des langues – 18 octobre 2019 | Toulouse
La captation vidéo de la journée est disponible ici.

Et bien d'autres encore ! Rendez-vous dans l'onglet images & sons pour découvrir toutes les ressources vidéo. Les programmes et intervenants des journées sont accessibles dans l'onglet séminaire.

 


5 questions à Marianne Eshet,
Déléguée générale de la Fondation SNCF

 

Photo DRateau

Comment s'est installé le partenariat entre la Fondation SNCF et l'Agence quand les livres relient ?

Marianne Eshet : La rencontre s’est faite au moment où la Fondation SNCF lançait son nouveau programme de quinquennat dans lequel il y avait un axe fondateur sur la prévention de l’illettrisme. Comme je le fais habituellement, je me suis mise à la recherche des acteurs de ce domaine, qu’ils soient associatifs, institutionnels ou individuels. Nous travaillions déjà avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI) qui est un centre de ressources essentiel et également un partenaire d’action de l’Agence quand les livres relient. Depuis quelques années, nous avions lancé un appel à projets « Apprendre pour grandir » : il s’agissait alors de trouver des grands partenaires avec des projets ambitieux sur le territoire, mis en place dans la durée. Cette recherche m’a amenée à rencontrer Marie-Lorraine Kerr, alors déléguée de la Fondation du Crédit Mutuel. Quand elle m’a parlé de l’Agence quand les livres relient, j’ai trouvé un écho avec ce que nous souhaitions développer. Il est essentiel, avec les autres entreprises mécènes, de dialoguer et de mettre le partenaire associatif au cœur de notre action. L’Agence quand les livres relient est naturellement devenu un partenaire important pour la Fondation SNCF sur les questions de prévention de l’illettrisme. À partir de 2010, et pendant 5 ans, nous avons donc soutenu le développement de ses journées de sensibilisation à la lecture et aux albums.

Quelles sont les raisons pour lesquelles la Fondation SNCF a soutenu la mise en place du séminaire Babil-Babel ?

Marianne Eshet : La notion du temps qui est au cœur des préoccupations et du travail de l’Agence nous a beaucoup nourris, nous mécènes et moi personnellement en tout cas ! Il était très important pour nous d’être partenaire dans le temps, d’assurer une continuité.

Le quinquennat suivant est arrivé en 2016, nous avons alors un peu évolué en ouvrant notamment un axe « accès à la culture ». Je souhaitais poursuivre la collaboration avec l’Agence et j’ai donc cherché à convaincre autour de moi pour conserver ce partenariat qui me semblait important. La proposition de projet de séminaire Babil-Babel est arrivée à point nommé puisque la Fondation SNCF lançait alors un programme en faveur de l’accueil des réfugiés avec un volet sur le lien social et un volet sur l’apprentissage du français. C’est la concordance des actions et des réflexions qui a permis de renouveler notre partenariat. Le séminaire Babil-Babel – et sa proposition de travailler sur la question du langage, des langues, du plurilinguisme et du multiculturalisme – sont apparus comme une évidence. Voilà comment les choses, avec bonheur, se sont prolongées.

Pour moi, on en revient toujours à la question du temps, temps si contraint dans le monde de l’entreprise. L’Agence incarne cet espace-temps. Je suis toujours très impressionnée du temps de parole que vous donnez aux intervenants lors de vos journées. Ce temps donné est d’autant plus important aujourd’hui qu’il est essentiel pour comprendre et apporter des réponses à la complexité des enjeux. Tout comme l’interdisciplinarité et l’itinérance incarnées par le séminaire Babil-Babel étaient nécessaires pour nourrir cette recherche-action.

Cela fait 10 ans, avec deux grandes étapes : continuité dans le changement… Un partenariat se construit grâce à l’écoute réciproque des partenaires. Un mécène doit prendre des risques, apprendre de son partenaire sur la cause qu’il défend et être capable de répondre à ses besoins. C’est ce que nous avons choisi de faire quand l’Agence nous a proposé son projet ambitieux de recherche-action autour du séminaire Babil-Babel. La recherche, encore une fois, c’est du temps – rare donc précieux – pour tisser des liens, souvent fragiles. Il nous a fallu alors accepter de financer des actions mais aussi du temps.

Quels enseignements la Fondation a-t-elle tiré de ce séminaire ?

Marianne Eshet : Ils concernent à la fois le fond et la forme.

Sur la forme, d’abord, je le disais, le fait de convoquer des acteurs très variés, de disciplines différentes, est une façon pertinente d’avancer. Sur la forme également, en créant des espaces de rencontres pour se parler, s’écouter, partager, éprouver… Le digital a permis de poursuivre le travail et les réflexions en cette période de pandémie, mais les espaces physiques de rencontre et d’échange sont essentiels et l’Agence a eu raison d’organiser la journée nationale d’octobre 2020 à Paris.

Sur le fond, votre réflexion et votre action sont au cœur des sujets de société aujourd’hui. La question de l’hospitalité, l’importance d’accueillir les personnes qui viennent de loin, les prendre dans leur globalité, les accompagner et les aider à s’intégrer grâce à la langue française sans pour autant créer une rupture avec les langues d’origine, afin que leurs enfants puissent se construire et être fiers de leurs origines et de leurs cultures… Aller dans le sens du plurilinguisme est au cœur de la réflexion menée au sein du séminaire Babil-Babel.

Comment pourriez-vous qualifier la nature du partenariat entre l’Agence quand les livres relient et la Fondation SNCF ?

Marianne Eshet : La Fondation SNCF a comme raison d’être « pour mieux vivre ensemble ». Vivre ensemble, c’est aussi se comprendre, se parler, réfléchir et penser ensemble. Le travail de l’Agence fait écho à nos valeurs et à nos convictions. J’ai déjà eu l’occasion de le dire à Dominique Rateau, il me semble que nous avons mis en place avec l’Agence un « partenariat intelligent » parce qu’un « partenariat éclairé » des deux côtés. De notre côté, nous nous sommes nourris de vos travaux. Et de votre côté, vous avez accepté de prendre en compte le regard d’une entreprise, d’un mécène qui peut lui aussi avoir un avis, des conseils à donner… Il y a une réciprocité assumée dans notre partenariat où chacun apporte des choses différentes qui nous inspirent. Ce partenariat a valeur d’exemple : la journée d’octobre, comme les précédentes, constitue une expérience qui transforme sur le plan personnel et professionnel. Si mes paroles peuvent aider l’Agence à convaincre d’autres partenaires de leur apporter leur soutien, je le fais avec beaucoup de bonheur.

L’Agence quand les livres relient est un « objet » hybride qui n’est pas forcément facile à défendre. Pourtant, la diversité des acteurs qui compose cette association en fait son originalité et son utilité. J’aimerais également souligner le travail engagé par les différents membres de l’Agence, Dominique Rateau, sa présidente, Léo Campagne Alavoine, sa directrice, et les membres du conseil d’administration, pour mobiliser un réseau et créer une remarquable dynamique.

Merci beaucoup pour cet échange et pour votre soutien fidèle tout au long de ces dix années, souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Marianne Eshet : Souvent, on me dit « merci. » Mais c’est moi qui vous dis merci ! Pour ce que vous faites, pour votre action et votre engagement…